Se escrevo quatro palavras, apago três
Mais mon esprit
tremblant sur le choix de ses mots,
N'en dira jamais un, s'il ne tombe à
propos,
Et ne saurait souffrir, qu'une phrase insipide
Vienne à la fin d'un
vers remplir la place vide.
Ainsi, recommençant un ouvrage vingt fois,
Si
j'écris quatre mots, j'en effacerai trois.
Maudit soit le premier dont la verve
insensée
Dans les bornes d'un vers renferma sa pensée,
Et, donnant a ses mots une étroite prison,
Voulut avec la rime enchaîner la raison!
Boileau (1636-1711) em Satire II