segunda-feira, 27 de maio de 2013

Se escrevo quatro palavras, apago três


Mais mon esprit tremblant sur le choix de ses mots,
N'en dira jamais un, s'il ne tombe à propos,
Et ne saurait souffrir, qu'une phrase insipide
Vienne à la fin d'un vers remplir la place vide.
Ainsi, recommençant un ouvrage vingt fois,
Si j'écris quatre mots, j'en effacerai trois.
Maudit soit le premier dont la verve insensée
Dans les bornes d'un vers renferma sa pensée,
Et, donnant a ses mots une étroite prison,
Voulut avec la rime enchaîner la raison!
 
Boileau (1636-1711) em Satire II